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*2004 Disparues de l’Yonne : le gendarme Jambert assassiné !

30 Mai 2010

Rappel: le gendarme Christian Jambert enquêtait depuis de longues années sur Emile Louis, et sinon désavoué par sa hiérarchie tout au moins peu encouragé. Il était devenu un témoin clé de cette affaire et devait être entendu par le juge d’instruction quelques jours avant sa mort.

Le 4 août 1997, Christian Jambert était découvert étendu dans son garage, sa carabine 22lr posée sur le sol. Un mot d’adieu griffonné sur une feuille de papier, est retrouvé à proximité. Faute de médecin légiste disponible en cette période de congés estivaux, c’est un toubib de SOS médecins qui pratique un examen post mortem. Il note « deux orifices » qui peuvent correspondre aux « points d’entrée et de sortie » d’un projectile et une large plaie à l’arrière de la tête. Le corps est ensuite transporté au CHU d’Auxerre ». Là un autre médecin examine  rapidement le corps mais aucune autopsie digne de ce nom n’est pratiquée.

Et le procureur Jacques CAZALS du TGI d’Auxerre délivre dans la foulée (pour ne pas dire avec une certaine précipitation) un permis d’inhumer. Joint en mars 2003 à ce sujet, ce magistrat expliquait alors : « J’ai eu à l’époque entre les mains une enquête de gendarmerie avec des constatations cohérentes et des conclusions logiques, et j’ai donc pris la décision de ne pas faire pratiquer d’autopsie. » Ahurissant ! Et le dossier est refermé sans bruit jusqu’à ce que la fille de Christian Jambert, intriguée par le développement de l’affaire Emile louis, se décide à demander une nouvelle enquête sur « les causes de la mort » de son père.

Pendant plus d’un an  les gendarmes de la section de recherche de Paris tentèrent de reconstituer les faits. non sans difficulté puisque les scellés de ce dossier – l’arme utilisée, les douilles retrouvées dans le garage et les prélèvements de poudre sur le corps – avaient été détruits, avant expiration du délai légal, sur instruction du proc’ CAZALS.

Mais ce 31 mars 2004, ils exhumaient la dépouille de leur ancien collègue qui était transportée à l’Institut médico-légal de Paris. Il ne faudra que quelques minutes aux médecins légistes pour constater l’impensable : les deux orifices présents sur le crâne correspondent aux entrées de deux projectiles, tirés selon deux angles différents. Par ailleurs des débris de munitions ont été retrouvés à l’intérieur de la boîte crânienne, ce qui suggère qu’une des deux balles n’est pas ressortie…

C’est donc une enquête sur un assassinat qui aurait dû être menée. Qui a tué Christian Jambert ? Pour quelles raisons ? Pourquoi le parquet et la gendarmerie de l’Yonne ont-ils conclu si vite à un suicide ?

Autant de questions qui relancent les spéculations sur l’existence d’un monstrueux réseau criminel impliquant peut-être quelques notables, édiles, et pourquoi pas magistrats, etc. de ce coin de Bourgogne …

« Le Parisien » du 02/04/2004 d’après un art. de Frédéric Vézard.