A Pornic, le 26 aout 2009 les pandores de Loire atlantique sont en embuscade lorsqu’une Kangoo passe en trombe : 79 km/h en pleine agglomération. Le Schumacher local est sommé de s’arrêter mais il appuie encore un peu sur le champignon et s’évanouit dans la nature. Il s’agit d’un « refus d’obtempérer » caractérisé.
Aussi, quand, peu de temps après, les gendarmes revoient leur conducteur fou au volant d’une Méhari, ils ne lui laissent aucune chance. Le bonhomme est interpellé et placé en garde à vue à la brigade de Pornic, à la demande du substitut de permanence de St-Nazaire. Le voilà mal parti, lui et son permis de conduire.
Seulement, lors de son audition, le « contrevenant » , restaurateur de son état, glisse dans la conversation qu’il va parler de tout cela à son frère. Etonnement des gendarmes : pourquoi son frère ?
Parce que le frangin s’appelle Jean-Marie HUET, ancien procureur de Nantes et membre éminent de l’Observatoire national de la délinquance. Ce magistrat avait, en 1986, confié au « Figaro », à propos des infractions routières, tout le bien qu’il pensait d’une juste sanction à l’égard des chauffards. Il occupe aujourd’hui au ministère de la Justice le poste clé de directeur des affaires criminelles et des grâces.
A la lecture d’un tel CV, le parquet de St-Nazaire a pris la décision qui s’imposait comme le notent les gendarmes :
Extrait du télex envoyé, le 27/08/09 par le groupement de gendarmerie de St-Herblain (44), après la mise en garde à vue d’Alain Huet, frère d’un proche collaborateur de MAM.
« Objet: Interpellation du frère d’un collaborateur du Ministre de la Justice.
Le parquet de St-Nazaire demande que la procédure lui soit transmise sous pli fermé. Un classement sans suite est déjà décidé par l’autorité judiciaire. »
L’autorité judiciaire, dans sa grande sagesse, a donc choisi de classer sans suite cette affaire …
« Le Canard enchaîné » n°4640 du 30/09/09 d’après Brigitte Rossigneux.
Étiquettes : corporatisme judiciaire, directeur affaires criminelles, entorse au droit, HUET Jean-Marie, indépendance de la justice, lâcheté judiciaire, LECOQ Florence, procureur, TGI St-Nazaire
1 février 2010 à 06:36 |
Cette affaire est citée dans la « Lettre ouverte à ceux qui feignent de croire en l’indépendance du parquet » du Syndicat de la magistrature 19/10/2009.
24 août 2010 à 10:24 |
Dans cette affaire deux magistrats sont coupables:
En tout premier lieu le procureur de St-Nazaire,dont nous aimerions connaître le nom qui classe sans suite. L’éthique, la déontologie, son serment de magistrat, il s’en bat l’oeil (d’autres diront « il s’en bat les couilles »: c’est moins élégant mais cela parle mieux aux citoyens …)
En second lieu le frère du chauffard qui aurait dû intervenir pour que son statut de haut-magistrat ne puisse être pris en compte? Cela eût été tout à son honneur. Mais lui aussi, l’éthique, la morale, il s’en bat … ce que vous voudrez…
24 août 2010 à 10:41 |
On nous fait savoir que le procureur de St-Nazaire était alors « une procureure » : Florence LECOQ procureur de St-Nazaire nommée par décret du 28 avril 2008.
Par conséquent elle ne pouvait s’en battre les couilles… mai seulement l’oeil!