2002 Michel Barrau, un proc’ étouffeur de dossiers.

Durant près de sept ans, le procureur de Créteil Michel BARRAU a mis des bâtons dans les roues du juge Halphen. L’auteur de « Sept ans de solitude » souligne, dans son livre, que ce magistrat, « marqué à droite » et « très aux ordres de sa hiérarchie » n’a jamais renâclé à donner un coup de main juridique au RPR. « Le procureur recevait, à mon insu, écrit Halphen, certains avocats du dossier pour discuter avec eux de la meilleure façon de bloquer ma procédure et de répondre à mes questions. » On ne peut être plus clair.

Michel BARRAU s’était fait aussi une spécialité d’empêcher l’ouverture de nouvelles instructions gênantes. Entre 1995 et 97, ce procureur de Créteil a refusé une dizaine de fois aux juges Halphen, Vandingenen et Portelli l’autorisation d’enquêter sur des délits qu’ils avaient découverts.

Plusieurs dossiers ont du même coup définitivement disparu de la scène judicaire. Notamment celui concernant les travaux somptuaires réalisés dans l’HLM de Dominique Tiberi, fils de Jean, ou celui relatif aux liasses de billets découverts dans le coffre du trésorier du Parti réublicain, Jean-Pierre Thomas.

De même, un témoignage recueilli par le juge Halphen sur les valises d’argent liquide versé à la Mairie de Paris par le promoteur de la Cogedim n’a connu aucune suite. Eric Halphen l’ignore sans doute, mais ce dossier était jugé si  sensible, en 1996, par le gouvernement Juppé qu’il a donné lieu à de nombreuses discussions entre le ministère de la Justice où règnait Toubon, le parquet général et le parquet de Créteil pour trouver le moyen de l’enterrer.

« Le Canard enchaîné »   n° 4245  du 06/03/02 par Alain Guédé et Hervé Liffran.

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