*2009 Un juge au chômage technique

La suppression des juges d’instruction, annoncée par Sarkozy, est déjà appliquée dans son fief des Hauts-de-Seine. En témoignent les mésaventures de la juge Patricia Simon. Cette magistrate enquête sur une dizaine de millions d’euros de fausses factures d’informatique réglées par le Conseil général à l’époque de Pasqua et Sarkozy.

Le 9 janvier 2009 elle a adressé une lettre à sa hiérarchie pour s’étonner que les policiers de la direction nationale des enquêtes financières, chargés d’exécuter sa commission rogatoire, n’exécutent plus rien du tout. Dans ce courrier qui figure au dossier d’instruction, Patricia Simon constate que depuis le début d’octobre, ces super-flics ne répondent plus ni à ses lettres, ni à ses coups de fil, ni à ses courriels. Résultat son enquête est paralysée.

Cette « grève policière » intervient juste au moment où la juge s’intéressait au rôle joué dans cette affaire par des proches d’Isabelle et Patrick Balkany. Le couple qui compte parmi les meilleurs amis de Sarkozy, apparaît à plusieurs reprises dans le dossier : Isabelle occupe depuis des années les fonctions de vice-présidente du Conseil général des affaires scolaires (là où ont été constatées les fausses factures) et Patrick a recasé dans sa mairie de Levallois une fonctionnaire du département mise en examen pour complicité.

Heureusement d’autres affaires financières des Hauts-de-Seine sont entre de bonnes mains : celle du procureur Philippe COURROYE qui a ses entrées à l’Elysée.

Appliquant avant l’heure la réforme voulue par Sarko, COURROYE s’abstient de confier ce genre de dossiers à un juge d’instruction. Ilpréfère conserver sous son seul contrôle une masse d’enquêtes préliminaires, qui finissent parfois sous la poussière …

Ainsi une importante affaire de fausses factures et de double comptabilité portant sur la reconstruction des collèges du département dort au parquet depuis quatre ans.

Plus récemment, trois autres enquêtes préliminaires ont été ouvertes pour des détournements de fonds au Conseil général, mais elles traînent en longueur.

Et à Levallois, chez les Balkany, le parquet est censé travailler depuis plusieurs années sur des délits financiers qui auraient été commis à la mairie.

Il n’y a plus qu’à attendre la prescription …

« Le Canard enchaîné »  n° 4603 du 14/01/2009 par Hervé Liffran.

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3 Réponses to “*2009 Un juge au chômage technique”

  1. Margueritat Claude Says:

    Ahurissant !

    Les policiers n’ont-ils pas obligation de répondre aux réquisitions d’un juge ?

    S’ils ne répondent pas c’est qu’ils ont reçu des ordres de leur hiérarchie qui elle-même l’a reçu de l’étage au-dessus ….

    Les policiers assermentés n’ont-ils pas le devoir de ne pas donner suite aux ordres illégaux ?

    Et la hiérarchie de la juge,informée, n’a-t-elle pas le devoir d’engager des poursuites contre tout ce petit monde dévoyé, pour entrave à la manifestation de la vérité ? Le proc’ local il fait quoi ? Trop occupé à classer sans suite des affaires qui dérangent, à déclarer inopportunes des plaintes non moins dérangeantes, à égarer d’autres dossiers … ?

    Il s’appelle comment le proc’ local ? COURROYE ? Alors laissez tomber : c’est un pro des affaires bidouillées …

  2. la Fouine Says:

    On s’en moque des déboires financiers d’ Enrico Macias. Nous on n’a pas d’argent à placer, cela ne risque pas de nous arriver.

    • denidejustice Says:

      à « La Fouine »:
      C’est sympa d’intervenir sur ce blog mais on ne voit pas très bien le rapport entre le sujet du billet et Enrico Macias … Pourriez-vous être plus clair ? Merci.

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